Monday, May 23, 2011

Insécurité dans les ghettos français aux yeux d'un urbaniste coréen

(C'est un article écrit en mars 2011 pour mon rapport de stage chez l'IAU-IDF.)

Quand je suis allé en France pour la première fois en 2001, mon amie française m’a dit que l’insécurité en France est un problème qu’aucun homme politique n’a réussi à résoudre. A mon départ de la France après mes études, j’ai témoigné les émeutes dans les banlieues en 2005. Lors de mon stage en France en 2010, la situation ne changeait guère après neuf ans. Les média français bombardaient les gens avec les reportages sur l’insécurité. Les habitants et les maires déploraient la réduction des effectifs policiers. Les actions violentes des casseurs sur la scène de la manifestation contre la réforme de la retraite en 2010 ont été mal comprises par les médias internationaux.

(Source: La Libération)

Laurent Mucchielli explique la monté de l’insécurité dans la société française en deux facettes dans le Cahier de l’IAU-IDF intitulé «Les villes faces à l’Insécurité », paru en juillet 2010. En premier lieu l’urbanisation et la périurbanisation ont affaibli la solidarité communautaire contre les délinquants. Deuxièmement le problème a été concentré dans les ghettos et cette concentration a aggravé le problème. Selon son analyse, le problème de l’insécurité en France est répandu et concentré en même temps. C’est-à-dire, on doit être un peu prudent pour ne pas devenir une victime de petites délinquances dans les villes françaises, en revanche on ne peut même oser entrer dans certains quartiers à cause de la gravité de l’insécurité de ceux-ci.

La vie dans les quartiers en grave difficulté est inimaginable surtout pour un étranger comme moi et pour les français qui n’habitent pas dans ces lieux. L’insulte gratuite et le jet des projectiles depuis fenêtre sur les policiers, le lynchage dans la station de métro par des jeunes gangsters, les représailles et l’ambiance de l’oppression sont une partie de la vie quotidienne des habitants de la cité sensible. La question naturellement posée d’une telle situation serait pourquoi continue-t-elle toujours malgré la gravité du problème et le catastrophe de 2005?

J’ai trouvé l’une des réponses de la persistance du problème à partir d’une conversation avec un français que j’ai rencontré pendant le stage et elle m’a fait réfléchir à nouveau sur l’isolement et l’insécurité du ghetto. Cet homme m’a parlé sur les interprétations fautives de médias étrangers lors de la diffusion des affaires en France. Selon lui, les manifestations françaises ne sont ni plus sérieuses ni plus violentes par rapport à celles d’autres pays occidentaux mais les médias gonflent les choses et aiment montrer les images graphiques. Même en 2005, les médias étrangers ont décrit les émeutes comme une disruption ravageant toute la France. A cause de ces médias, ses amis à l’étranger se sont inquiétés de lui, habitant de Paris. En réalité il n’y avait guère de disruption à Paris dans ce temps-là et il allait très bien.

Comme quelqu’un qui vivais en France et hors du pays, je connais qu’il a raison. Les médias ont tendance à dramatiser et parfois ils ne comprennent pas assez bien les pays étrangers. Ce qui m’a perturbé était la manière de mon interlocuteur de le distancer des émeutes en banlieue. C’étaient les affaires des banlieues et lui, parisien était dégagé de cet évènement commis par les jeunes insatisfaits de ghettos qui n’ont pas de rapports avec lui. Mais est-ce que cet homme est le seul qui s’en tenait distance?

Une particularité des jeunes délinquants de ghetto est leur forte territorialité. Ils quittent rarement leur territoire – la cité, et ne font pas d’échange avec le monde extérieur qui ne les accueillent pas. Les gens de l’extérieur ne visitent pas leur tanière non plus à cause de la peur. Alors la majorité de délits commis par ces jeunes sont souffert par leurs voisins et familles. Ceux qui ont subi le plus de dégâts en 2005 étaient les parents et voisins de ces jeunes. Ces derniers n’ont pas osé à entrer à Paris même dans ce tumulte et les émeutes étaient essentiellement la destruction de soi-même.

Je trouve que leur enfermement leur rende un groupe bruyant dans les médias mais invisible dans la vie réelle des gens de l’extérieur. Moi, ayant vécu aussi dans les quartiers relativement aisés à Paris, avoue que leurs histoires dans les médias m’ont évoqué de l’étonnement et de la curiosité mais ils me semblaient très éloignés de ma vie malgré la proximité géographique. Je les ai croisé dans le transport public pourtant ils n’étaient ni mes camarades de la fac ni agents ou vendeurs que je contactais.

Leur existence très lointaine mais leur apparition journalière dans les médias me font demander si le ghetto et son insécurité sont devenus un véritable drame vivant sans fin que nous pouvons regarder à la distance. Nous, les humains, ne nous réagissons pas rapidement quand le problème nous ne concerne pas directement. En plus nous devenons insensibles aux problèmes qui se répètent toujours. Nous sommes conscients du problème mais est-il le nôtre ou seulement le leur ?

Ce qu’il faudrait pour surmonter l’indifférence habituelle vis-à-vis à l’insécurité des ghettos serait une nouvelle solidarité. Quand la majorité est sensibilisée et commence à réagir, la situation va changer. Certes le problème est structuré et très complexe pourtant 99% devrait être capable de résoudre le problème d’1%.

La société française n’est jamais débutante de la solidarité. Elle est reconnue comme un symbole de solidarité en Corée et peut-être dans le monde. Le mot « solidarité » est un des quelques mot français idéologiques bien connus en Corée après le mot « tolérance ». Rien n’est impossible qu’une fois nous décidons ensemble avec une volonté ferme.



« Disons que depuis 30 ans, chaque émeute importante (1981 aux Minguettes, 1990 à Vaux-en-Velin, 1998 à Toulouse, 2005 à Clichy) suscite à la fois une prise de conscience, notamment à travers la presse, et des promesses gouvernementales, par exemple le fameux plan Marshall des banlieues.


A chaque fois, la société française semble redécouvrir l'existence et la réalité de ce qui se passe dans un certain nombre de quartiers. Puis tout s'efface, tout s'oublie jusqu'à la prochaine émeute. Et rien n'est véritablement fait. »

Didier Lapeyronnie

Banlieues: «L'urgence est de rétablir l'intégration politique» , La libération du 25 octobre 2010

2 comments:

  1. 미국의 ghetto를 연상시키는데 결국 기회의 박탈, 빈곤과 희망의 상실이 원인이 아닐까요? 특히 백인사회에서 유색인종들을 격리시키는 데서 온 현상인 것 같은데 다문화사회로 간다는 우리 한국사회도 이런 선례에 예민해질 필요가 있는 것 같네요.

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  2. 정확히 보셨습니다. 희망이 없고 잃을 것도 없는 젊은이들이 쉽게 거리로 나가게 되는 것이 프랑스 최대 사회 문제 중 하나입니다. 이들은 프랑스와 문화적 거리가 큰 국가로부터 별다른 기술없이 이민온 사람들의 후손인 경우가 많습니다. 한국은 이민수용의 초기 단계인데, 프랑스의 선례를 교훈 삼아 한국 사회에서 신분상승이 가능하다고 판단되는 이민자들을 선별해서 받아들이는 지혜가 필요하다고 생각됩니다.

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